mardi 30 octobre 2012

Note d'intention pour K.O.S.H.K.O.N.O.N.G.

Koshkonong est un mot indien Winnebago qui donne son nom à un lac important du Wisconsin —

Il signifie au-delà de toutes les polémiques d'hier et d'aujourd'hui : " The Lake we Live on"  — Le Lac qui est la vie.
C'est là que Lorine Niedecker est née et a vécu, dont les poèmes ouvrent le premier numéro de K.O.S.H.K.O.N.O.N.G.  Son œuvre poétique, d'une singularité sans partage et d'une intensité sans exemple, même si Robert Creeley l'a comparée à Emily Dickinson, intègre langue et lieu — langue indienne et sa nature — à sa propre langue (américaine du Wisconsin). Le poème de Lorine Niedecker fait d'échos, de résonances, introduit une écoute autre à propos d'accents autres et de sens autres. 
Un monde secret ou un monde du secret, mettant l'existence hors de portée, est à l'origine de cette écriture qui observe la vie sous l'emprise d'une humidité extrême : eaux glacées, grands bois humides, mousses, fougères, champignons, moisissures, vents constants et mouillés, air trempé de brume — toute une humidité-humanité ne cessant jamais d'alimenter la disparition des défenses de l'homme.

L'écriture principalement connaît trois phénomènes : la main, la voix, le mur. Le mur est une manifestation qui s'adresse le plus naturellement du monde à l'homme, quel que soit son état de marche, quel que soit son état de cœur : le mur qui écrit la revendication, le mur des amoureux, des accusations, le mur des avis, notices, affiches, placards, proclamations, le mur des graffitis, des signes, des mots bombés, le mur est manifestation de l'urgence, de l'injustice, du procès, de la contagion, de l'épidémie.

K.O.S.H.K.O.N.O.N.G. est une revue qui veut prendre en compte toutes les résonances de la langue et l'urgence, toutes les désaccentuations possibles et l'alerte.

K.O.S.H.K.O.N.O.N.G. est une revue de l'ultimatum.

JEAN DAIVE.




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